Conférence : Disruption : notre nouveau monde avec l’intelligence artificielle
Pour Stéphane Mallard, entrepreneur, auteur et conférencier ce jeudi 12 septembre après-midi à #GEN2019, l’intelligence artificielle (IA) est présente absolument partout, son utilisation est infinie, quotidienne,… et s’est muée en banalité. Les évolutions technologiques sont devenues très rapides, à tel point que nous y sommes habitués. Nous sommes passés d’un monde à la technologie programmée, à un monde à la technologie entraînée pour atteindre des objectifs relevés d’intelligence. L’IA entraînée va donc progressivement équiper toutes les technologies qui nous entourent, et ceci pour nous faciliter la tâche. Preuve en est avec nos smartphones, qui dès l’achat sont livrés le plus souvent sans mode d’emploi. L’idée pour le futur, c’est donc d’infuser toujours plus d’IA dans les technologies du quotidien pour détecter les comportements des utilisateurs. L’enjeu pour les prochaines années, relativement à cette problématique, portera sur la question du libre arbitre, car nous sommes devenus bien plus prévisibles qu’imaginé. Les algorithmes aujourd’hui sont capables d’analyser nos comportements et d’influencer ces derniers, les chercheurs montrent que nous sommes déterminés par des facteurs qui sont extérieurs et que nous ne contrôlons pas du tout. Une réflexion déjà abordée quelques années en arrière par Spinoza, qui estimait alors que le libre arbitre est une illusion, et qui suggère que rien n’est inventé dans ce mode de pensée contemporain.
Alors vers quoi sommes-nous en train de nous diriger pour l’avenir ?
Vers des assistants intelligents, capables de nous reconnaître et d’interagir avec d’autres assistants intelligents, évoluant au cœur d’un écosystème. Dans cette hypothèse, la connaissance n’aura plus aucune valeur économiquement car celle-ci sera devenue une commodité. La valeur ne sera pas perdue pour autant, elle se retrouvera par exemple dans le traitement de la connaissance et plus encore dans l’expertise. Stéphane Mallard suppose qu’à terme, l’expertise sera transférée aux algorithmes, amenant uniquement les généralistes à la pensée systémique à créer de la valeur.
Dans le monde décrit par l’intervenant, les méta compétences seront celles à mettre en avant. Après, la lecture, l’écriture et le calcul, place aux méta compétences du 21ème siècle : l’attention, la possibilité de convaincre, de lire le réel pour faire émerger la pertinence et les idées fortes.
Ce monde, c’est alors celui de la disruption. Il s’agit de rendre obsolète les concepts en utilisant les technologies pour améliorer leur valeur. L’exemple le plus frappant serait alors celui de Kodak, qui a manqué sa disruption en manquant d’inventer Instagram.
La technologie ne permet donc pas d’améliorer une activité, mais de la rendre obsolète pour en faire émerger une nouvelle. “Se rendre obsolète avant tout le monde est décisif, il faut se détruire pour se réinventer” ajoute Stéphane Mallard. Et la technologie est là pour nous y aider, car loin d’être un ennemi, elle permettra la création d’outils dotés de nos capacités intellectuelles pour libérer du temps pour nos loisirs. C’est donc un gain de productivité, qui, pour fonctionner, devra être compensé par la demande : accès à la connaissance, interactions humaines, éducation. Et Stéphane Mallard, éternel optimiste, de conclure que “c’est un beau monde dans lequel nous entrons en tout cas”.